Les crises économiques proviennent très souvent d’un choc de l’offre ou d’un choc de la demande.
En ce qui concerne la crise du Covid-19 ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est les deux.
Et cela est extrêmement rare!!!
Ce qui pourrait s’en rapprocher le plus , c’est la cas d’une catastrophe naturelle, qui isole une région du monde, pendant un instant tout s’arrête (Alexandre Delaigue, économiste).
Définissons les différents chocs:
- Choc de la demande positive
- Choc de la demande négative
- Choc de l’offre positive
- Choc de l’offre négative
Avant toute chose commençons par le début, observons ce graphique qui illustre l’offre et la demande:
Les prix et la production (quantité) sont en abscisse et en ordonnée.
L’offre en bleue qui monte et la demande en rouge qui descend, le croisement c’est le point d’équilibre, ce sont les prix « justes » entre acheteurs et vendeurs.
Choc de la demande positive
La courbe de la demande se déplace vers la droite, les besoins augmentent, la consommation s’envole, nous assistons à une augmentation des prix (inflation) cumulée à une croissance économique (exemple les 30 glorieuses).
Les causes:
- Augmentation des revenus
- Baisse des impôts
- Relance par la dette
- Helicopter money (création monétaire)
- Augmentation des besoins (internet, téléphonie, hifi…)
- L’innovation et les virages technologiques
- Les nouveaux marchés (l’état impose des réglementations obligatoires)
Choc de la demande négative
Dans ce cas c’est l’inverse, la courbe de la demande recule.
La demande est plus faible, les entreprises produisent moins et les prix commencent à baisser.
C’est ce que les livres d’économie appelle la déflation.
Elle entraîne inévitablement une décroissance, voire une récession, une augmentation du chômage, c’est le début de la spirale récessioniste.
Les causes:
- Une hausse sensible des impôts qui diminuent drastiquement le pouvoir d’achat,
- Une crise sanitaire,
- Un confinement,
- Une catastrophe naturelle,
- Un changement de mentalité moins orienté vers la consommation…
- Un trop plein d’épargne
Choc de l’offre positive
Dans ce schéma de l’offre positive, nous constatons que la production bat sont plein, l’offre des produits et services est élevée.
Les prix ont tendance à baisser à cause d’une sur-offre.
La situation économique est stable, le pouvoir d’achat reste convenable.
C’est un peu la situation que nous avons vécu avant la crise du Coronavirus, les biens et services sont nombreux, la concurrence fait son oeuvre et les prix reste abordables, voire baissent avec la mondialisation et le libre échange.
Les causes:
- Libre concurrence
- Mondialisation
- Innovation et performance de production
- Baisse des coûts de production
- Chute du coût des matières premières
- Diminution des charges pesant sur les entreprises
Choc de l’offre négative
La production diminue à cause d’événements exogènes ou endogènes.
L’offre est faible, les prix ont tendance à grimper.
La récession pointe le bout de son nez…
Les causes:
- Crise sanitaire
- Sécheresse ou mauvaise condition climatique
- Hausse des impôts d’entreprises
- Hausse des prix des matières premières
- Crise des subprimes
La crise du Covid-19 entre tout à fait dans ces critères, de même que pour la crise de 2008 dites des « subprimes » qui a asséché la liquidité des banques et des entreprises.
Crise du Covid-19, choc de l’offre ou de la demande?
Pour ce contexte particulier c’est bien un choc de l’offre négative qui se cumule à un choc de la demande négative.
En effet le confinement à mis 50% du monde économique à l’arrêt, ce qui implique moins de consommation et moins de production.
Pour cette fois c’est plus complexe de déterminer une tendance.
Soit l’offre et la demande s’équilibrent dans leur reculs respectifs et les prix s’ajusteront naturellement (voire graphique ci dessus), soit il y a un recul plus prépondérant de l’un ou de l’autre.
Dans tout les cas le choc de l’offre négative apporte de la récession et c’est de même pour le choc de la demande négative.
Les états et les banques centrales ont bien identifié la problématique du choc de la demande, c’est pourquoi nous avons assisté aux différents mécanismes de soutien (chômage partiel, aide aux entreprises, allègement de charges, création monétaire…)
Ceci va coûter très cher mais cela aurait été bien pire s’ils n’avaient pas réagit…
Par conséquent, déterminer de l’inflation ou de la déflation c’est vraiment impossible à ce jour, je parie sur un peu des deux, suivant les secteurs d’activités et le timing (d’où l’équilibre, voir graphique ci dessus).
Ce que nous savons avec certitude c’est que la récession nous guette sérieusement, ceci avec son lot de problèmes… et en prévision, de très graves conséquences (Les chiffre du FMI en témoignent -3% au niveau mondial en 2020).
Dans la même idée, allez voir les articles:
Pourquoi l’inflation est faible en France? et Inflation, hyperinflation ou déflation?