Pourquoi l’inflation est faible en France?

Les chiffres de l’inflation de l’Insee pour 2019 sont de 1,1 % (1,2 % zone euro).

Ils sont faibles depuis plusieurs années, alors que dans le même temps notre pouvoir d’achat « constaté » diminue (crise des gilets jaunes).

L’immobilier est entré dans une bulle, il a augmenté d’environ 200 % depuis les années 90.

Le prix des actifs augmentent sans cesse, l’Europe par l’intermédiaire de la BCE injecte toujours plus de liquidité dans les marchés (quantitative easing), cela ne devrait il pas avoir une influence sur la valeur intrinsèque de notre monnaie?

L’Euro est une monnaie qui arrange certains pays au détriment des autres, une monnaie unique pour des économies structurelles différentes, cela n’a t’il pas un impact sur le pouvoir d’achat ?

Nous tenterons d’apporter certaines réponses.

Méthode de calcul de l’inflation

Avant de répondre sur les faits techniques et explicatifs d’une absence d’inflation dans les chiffres de l’Insee, il faut d’abord se tourner vers la méthodologie de calcul.

En effet les prix des actifs (actions, immobiliers…) ne sont pas comptabilisés dans le calcul de l’inflation, sous prétexte qu’ils sont des « placements ».

Seules les locations et pour exactement 6 % du budget des dépenses, sont considérées pour « la partie immobilière », afin de déterminer le calcul de l’IPC (indice des prix et de consommation).

L’envolée des prix de l’immobilier des années 2000, n’a jamais été intégré dans le calcul de l’inflation.

Les causes de l’inflation

Ensuite revenons sur les causes de l’inflation (lire article sur l’inflation), pour comprendre pourquoi notre inflation est si faible aujourd’hui.

Les différents type d’inflation causés par:

  • Taux de change
  • Les coûts de production
  • La demande
  • Création monétaire
  • Les bulles
  • L’offre (appareil productif)

Les taux de change

L’euro est la monnaie la plus forte au monde après la livre Sterling.

Ci joint tableau des taux de change (banque de France, mars 2020).

Si par ailleurs cet état de fait peut provoquer des problèmes dans certains pays de l’union européenne (exportations, compétitivité…), l’inflation par le taux de change est balayé.

En effet nos importations sont plutôt réalisées à bon compte (produits manufacturés, matières premières…), nous ne subissons donc pas d’inflation par le taux de change.

Les coûts de production

Même si l’euro peut par contrebalancement coûter cher à certaines entreprises en terme de compétitivité notamment, les coûts de production tendent à se stabiliser.

En effet la mondialisation et le libre échange favorise la mise en concurrence des hommes et des prix, ainsi que la délocalisation (bien ou mal je vous laisse juger).

Par conséquent une entreprise peut recruter une main d’œuvre détachée, délocaliser vers un pays ou la main d’œuvre est moins onéreuse, et/ou les coûts de productions sont plus compétitifs.

Ensuite il faut noter que les salaires en France ne sont plus indexés sur l’inflation, et cette mise en concurrence fait que les salaires n’augmentent plus comme par le passé.

La mondialisation a aussi favorisé l’exportation de produits manufacturés (Inde, Chine…) à bas coûts, qui a augmenté artificiellement le pouvoir d’achat des occidentaux.

Les coûts de production, par se biais, se stabilise naturellement, l’inflation n’est donc pas à chercher de se coté.

Inflation par la demande

Dans un monde mondialisé et de libre échange, les crises de la demande sont faibles.

De plus notre monnaie forte, atténue encore le prix de nos importations.

Les échanges internationaux sont tels que l’accès aux biens et services n’a jamais été aussi aisé.

Inflation par la politique monétaire

Une monnaie qui est trop imprimée, peut avoir des conséquences sur sa dépréciation.

Hors nous constatons que l’Euro malgré les nombreux « quantative easing », demeure une monnaie forte.

De plus, ces derniers n’ont fait qu’inonder les marchés, créant différentes bulles (obligations, actions, immobiliers), ceci en circuit fermé.

En effet les QE successifs et les taux bas assèchent le monde obligataire, limitant les rendements pour les professionnels.

Le problème est que le cash des entreprises et des institutionnels à la recherche de rendements se tournent vers d’autres actifs (actions, immobiliers, produits dérivés).

C’est par ce simple mécanisme que les injections de monnaie par les banques centrales alimentent indirectement la bourse.

Pour rappel, le prix de ces actifs ne rentrent pas dans le calcul de l’inflation.

Inflation par les bulles

La hausse de l’immobilier depuis la fin des années 90 est pour partie responsable d’une diminution réelle du pouvoir d’achat.

Même si l’Insee n’intègre pas cette dernière dans ces calculs, l’inflation par les bulles a un impact majeur sur le budget des Français et des européens.

Choc de l’offre négative

Le capitalisme, la mondialisation et le libre échange (et oui encore), favorise une production toujours plus soutenue et toujours moins chère.

Sauf dans le cas d’une crise sanitaire qui impose un confinement sévère de nos économies et de nos appareils productifs, c’est ce que les économistes appellent le choc de l’offre négative.

Il est probable que certaines pénuries soient observées dans les mois à venir sur certains produits, ce qui auraient pour conséquences d’augmenter les prix.

Nous pourrons donc observer une inflation partielle et ciblée.

Conclusions

L’inflation reste au plus bas en France et dans l’UE car la mondialisation et le libre échange favorise une fluidité entre l’offre et la demande.

L’euro fort est un rempart défensif face à l’explosion des coûts d’importation.

De plus la mise en concurrence fait que les salaires stagnent et que les entreprises équilibrent leurs coûts de production grâce aux délocalisations.

Sans oublier une méthodologie de calcul qui n’intègre pas tous les éléments défavorisant le pouvoir d’achat.

Ce sont toutes ses raisons qui justifient une inflation « officielle » faible.

Pour finir, à force de délocaliser (ce qui réduit l’inflation par les coûts), ne pourrions nous pas nous retrouver avec une crise de notre appareil productif (problème de l’offre) ?

Une première réponse a déjà été observé pendant cette crise du coronavirus où des produits essentiels à la nation ne sont fabriqués qu’en Chine (médicament, masque…).

Un problème peut en cacher un autre…

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