Le bilan économique d’Emmanuel Macron

A quelques mois des élections présidentielles, il devient intéressant d’étudier le quinquennat du président Macron, sur le plan économique.

Quelles ont été ses réussites et ses défaites ?

Le PIB

Le croissance de la France a été de +7% en 2021 contre -8% en 2020. Nous constatons une belle reprise de l’économie, elle devrait être de 4,2% en 2022 (source Insee, Le parisien).

Nous pouvons constater que les premières années (d’avant crise Covid) du quinquennat ont connu une légère contraction du PIB.

La balance commerciale

Concernant la balance commerciale, qui est l’indicateur phare pour apprécier la bonne santé d’un état, le résultat est peu reluisant.

Pour rappel, la balance commerciale est la différence entre la valeur des exportations et des importations de biens en France.

La France figure parmi les cancres européens, très très loin derrière l’Allemagne (source Eurostat, Statista)

La dette publique

Concernant la dette publique la crise n’a rien arrangé mais la dynamique reste la même que les quinquennats précédents, elle augmente d’année en année.

Elle s’élèverait en 2021 à 2797 milliard d’euros soit 117% du PIB.

Le déficit Public

Le déficit public se produit lorsque les dépenses des administrations publiques (Etat central, collectivités territoriales, système de protection sociale) sont supérieures à ses recettes.

Le Traité de Maastricht a fixé dès 1992 des critères stricts de discipline budgétaire aux États signataires, comme condition de leur entrée dans la zone Euro.

Les déficits des administrations publiques devaient être en dessous du seuil de 3 % du PIB et la dette publique inférieure à 60 % du PIB.

La France a été à 3,1% en 2019 pour passer à 9,2% en 2020 pour revenir à 7% en 2021, très loin des 3% imposés.

Classement des pays les plus riches

La France a perdu une place dans le classement mondial des pays les plus riche en PIB.

Nous sommes aujourd’hui derrière l’Inde à la 7 ème place.

Pour rappel, la France était positionnée 4 -ème en 1980, 5 -ème en 2010, pour être 6 -ème en 2017 au profit du Royaume-Uni.

La chute continue inexorablement …

PIB par habitants

Le PIB par habitant s’est un peu dégradé entre 2017 et 2020, passant se 107 à 103 (base 100 utilisée comme point de départ).

La France se situe 10 ème dans l’UE, juste au dessus de la moyenne européenne (28 pays) et juste en dessous des 19 (base 105), derrière respectivement :

Luxembourg, Irlande, Pays-bas, Danemark, Suède, Autriche, Allemagne, Belgique et la Finlande.

Graphique source Insee.

Le chômage

C’est aujourd’hui 2,2 millions de Français qui sont demandeurs d’emploi ce trimestre, soit 7,4% de la population active. Ce taux de chômage est inférieur de 0,8 point à son niveau d’avant-crise (fin 2019), et à son plus bas niveau depuis 2008 selon la ministre de l’économie.

Ces chiffres ne concernent que les catégories A qui ont connu une baisse effective de -12 % environ.

Mais si on intègre les catégories B (+3,3%), C (+9,5%) , D (+25%) et E (+13%) le tableau est un peu moins glorieux pour l’année 2021.

Autre point qui minimise les faits, depuis le 1er décembre et jusqu’en mai 2022, les contrôles des chômeurs se sont intensifiés, avec une hausse de 25 % pour atteindre 250 000 procédures dans les six prochains mois (500 000 au total en 2022 contre 400 000 en 2019).

Selon l’Humanité, les radiations administratives ont grimpé de 28,4 % entre le deuxième et le troisième trimestre 2021 – après une période d’arrêt pendant la première vague du Covid – pour revenir sensiblement au niveau d’avant la crise, la tendance n’est pas près de faiblir.

Ne serait-ce pas un tour de passe passe de l’Elysée?

Liquidations des fleurons français

Les privatisations sous le mandat Macron n’ont pas été plus faibles que sous les mandats précédents.

La française de jeu a connu son ouverture de capital et ADP (aéroport de Paris) a vu sa vente stoppée in-extrémis grâce à la crise Covid.

Actée par le gouvernement Philippe début 2018, la privatisation du transport de voyageurs est exigée à l’horizon 2023 par Bruxelles, la SNCF a donc été dans le viseur.

Comme le signale Le Monde, plusieurs entreprises stratégiques françaises ont été rachetées par un concurrent ou une puissance étrangère sous le ministère d’Emmanuel Macron. Entre son arrivée à Bercy le 26 août 2014 et sa démission le 30 août 2016 pour se consacrer à la campagne présidentielle, l’ancien associé-gérant de la banque Rothschild a également autorisé la cession de l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent au finlandais Nokia, le parapétrolier Technip à l’américain FMC et l’aéroport de Toulouse-Blagnac à la Chine.

Quand les Français comprendront-ils que le projet de société d’Emmanuel Macron c’est la vente à la découpe de la France et de sa République ?

J.J Latouille

La palme revient tout de même à l’affaire Alstom qui reste le plus gros dossier qu’Emmanuel Macron voudrait ne plus avoir dans son bilan.

Cette vente qui a été réalisé en 2014 par Mr Macron alors ministre de l’économie sous le gouvernement Hollande, lui revient en pleine face comme un boomerang avec l’histoire des rachats de turbine d’Arabelle.

Affaire soulevée par le Canard Enchainé dont voici l’article.

Pour mieux comprendre le scandale Alstom et la faillite de l’état sur ce dossier, je vous recommande de regarder cette excellente vidéo, publiée par la chaîne LCP.

Politique du « quoi qu’il en coûte » et plan de relance

Au micro de France Inter, Bruno Le Maire a fait les comptes. Depuis le déclenchement de la pandémie en France, l’État a dépensé 80 milliards d’euros en subventions (chômage partiel, fonds de solidarité, exonérations de charge), et 160 milliards d’euros en prêts, soit un total de 240 milliards d’euros.

Ce qui a largement soutenu l’économie française.

A cela s’ajoute les 100 milliards de plan de relance industriel.

Ce plan de relance a permis de soutenir 782 projets de relocalisations industrielles sur le sol tricolore « sauvant » 100.000 emplois selon « La Tribune ».

Les stigmates de la crise sont toujours bien présents malgré ce flot d’argent dette qui plombera pendant quelques décennies les comptes du territoire.

Les pauvres toujours plus nombreux

Selon l’observatoire des inégalités, le quinquennat de Macron n’a pas amélioré la situation des plus pauvres d’entres nous.

La France compte 5,2 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian [1] et 9,2 millions si l’on utilise le seuil de 60 %, selon les données 2019 (dernière année disponible) de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté (la part de personnes pauvres dans la population) est de 8,2 % et dans le second, de 14,6 %.

Après avoir atteint un point bas entre 2002 et 2004, la pauvreté a connu 15 années de lente progression, avec quelques phases de répit comme entre 2011 et 2013. Alors que la croissance tournait déjà au ralenti, la crise financière de 2008 a encore accentué les difficultés économiques des moins bien lotis. Ce qui est plus inquiétant, c’est que la pauvreté a continué à progresser en dépit de l’amélioration économique à partir de 2015-2016.

La crise n’a effectivement rien arrangé a cet état de fait mais la dynamique est belle est bien la même depuis deux décennies.

Les riches toujours plus riches

Selon le nouveau rapport d’OXFAM (intitulé “Les inégalités tuent”), la fortune des milliardaires français a augmenté plus rapidement en 19 mois de pandémie qu’en une décennie entière. Une hausse de 86 % qui constitue une accumulation historique, les cinq plus grosses fortunes françaises possèdent désormais autant que les 40 % des Français les plus précaires.

Selon la CGT, les 100 foyers les plus riches ont vu leurs patrimoines augmenter de 1,5 millions par an sous le ce quinquennat.

L’explication vient directement de la mise en place de la Flat Tax et de la suppression de l’ISF au profit de l’IFI.

Le pouvoir d’achat

Pour rappel, l’évolution du pouvoir d’achat correspond à l’évolution – corrigée de l’inflation – du revenu disponible brut des ménages (RDB, qui prend en compte l’ensemble des revenus, auxquels on ajoute les prestations sociales, avant d’en retrancher les impôts et taxes). Ainsi, si le revenu brut des ménages augmente davantage que les prix, le pouvoir d’achat augmente. Et inversement !

Concernant les quatre années pleines du quinquennat,

le RDB des ménages a évolué de la façon suivante : +1,4 % en 2018, +2,6 % en 2019, +0,4 % en 2020 et 1,5% en 2021.

Or par unité de consommation, elle a été de +0,8 % en 2018, +2 % en 2019, et 0 % en 2020 et 1,4% en 2021.

Observons le pouvoir d’achat des Français depuis 1960.

Ce graphique nous donne la tendance avec suffisamment de recul pour comprendre que le pouvoir d’achat recule nettement (proportionnellement) depuis de nombreuses années.

La création d’entreprise

Les créations d’entreprises ont t’elles été stimulé sous le mandat Macron ?

Il semblerait que la crise n’a pas eu d’effet sur le solde radiations / créations, les soutiens financiers du président ont été utile car les radiations n’ont pas sur-explosées sur la période 2020/2021. Les conséquences viendront surement dans quelques mois.

En 2018 les créations ont été au nombre de 691.300, dont 464.135 créations avec RCS, pour seulement 3024 radiations.

En 2019 respectivement de 815.225, dont 464.135 avec un RCS, les radiations (hors auto entrepreneurs) ont été de 186.276.

En 2020 respectivement de 848.200 globalement dont 478.899 créations avec un RCS, 233.077 entreprises (hors auto entreprises) ont été radié.

En 2021, 995 868 entreprises créées, une réalisation inédite !! 619.910 entreprises avec un RCS, pour 320.836 radiations.

Les auto-entreprises représentent toujours l’écrasante majorité des créations mais le désir entreprenariat a bien été stimulé sous la présidence Macron, mais la précarité des créations à considérablement augmenté.

Les radiations d’entreprises ont connu une large progression tout le long du mandat présidentiel, passant de 3024 à 320.836 radiations.

Selon BFM Business, les radiations ont connu une hausse de 30% en 2021, les premiers effets d’après crise ?

Les licornes françaises

En juin 2017, quelques semaines après son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait dit: “je veux que ce pays devienne une nation de licornes”. A ce moment-là, il n’y en avait que 5.

Une licorne est une start up valorisée à plus d’1 Milliard d’euros.

Aujourd’hui elles sont au nombre de 25.

Bilan fiscal

La France demeure toujours la championne du monde en terme de pression fiscale même si certaines mesures ont été entreprises.

La France est effectivement le pays où il y a le plus de prélèvements obligatoires : les impôts et les cotisations sociales représentent 47,6% du PIB, c’est à dire 47,6% de la richesse produite par le pays en une année.

La suppression de l’ISF par l’IFI est difficile à évaluer.

Il semblerait que cette dernière a diminué d’environ de 1,5 Milliards les recettes de l’état (par an) mais en contrepartie nous avons observer une diminution des expatriations.

L’instauration de la Flat Tax, reste dans la même mouvance idéologique que la première mesure, en effet le comité d’évaluation constate en effet une extrême concentration au sein de la population des bénéficiaires des 23 milliards d’euros de dividendes versés en 2018. Les deux tiers de cette somme ont été captés par 38 000 personnes, et le tiers par seulement 3 800 personnes.

En un an, la fortune des 0,1 % des Français les plus riches s’est accrue d’un quart – mouvement de concentration du capital incompréhensible pour l’opinion (source Le Monde).

La suppression de la taxe d’habitation (environ – 13 milliards) a profité essentiellement à la classe moyenne.

La baisse de l’IS à 25% ( – 7 Milliards) est un bon moyen de stimuler l’investissement en France mais ce taux sera nettement supérieur au futur taux minimal mondial.

La modification du barème de l’impôt sur les revenus, quant à elle (- 5 milliards d’euros) a profité à la classe moyenne « imposée » et pas aux plus défavorisés d’entres-nous.

La suppression des APL (+32 millions d’euros) mis en place fin 2017, concerne env. 2,6 millions de citoyens les plus précaires, avec une baisse de 60€ .

Les aides personnelles au logement bénéficient au total à 6,5 millions de ménages français, dont beaucoup d’étudiants (environ 800.000).

Conclusion

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, « les grands gagnants » de la politique Macron sont les ménages dont les revenus sont supérieurs au revenu médian.

En France, le revenu médian en 2016, d’après les données de l’Insee de 2019, était de 1.789 euros.

Les riches ont largement profité du quinquennat et les pauvres sont toujours plus pauvres et plus nombreux.

L’endettement est à l’heure ou nous écrivons ces lignes à plus de 2948 Milliards d’euros, avec un déficit public de + 230 Milliards d’euros.

La balance commerciale prouve que la France s’appauvrie d’année en année et a atteint des records historiques avant même la crise de la Covid-19.

La France, sur le plan macro-économique fait un peu moins bien que ces voisins.

Néanmoins la « Start-Up nation » voulu par Macron a plutôt bien réussie, la dynamique de création d’entreprises a été soutenu et de nombreuses licornes ont émergées.

Le pouvoir d’achat semble globalement avoir augmenté.

Pour finir les privatisations voulues par le président entachent un peu son mandat notamment à cause de la sulfureuse affaire d’Alstom qui n’est pas vraiment très claire.

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