Dettes publiques et déficits
Ne pas confondre dette publique qui représente l’ensemble des emprunts d’états et le déficit qui représente la différence entre recettes et dépenses du pays, Maastricht a défini cette différence à 3 %.
Quelques chiffres sur la dette publique de l’UE.
Au 3ème trimestre 2019 elle s’élève à 79,5 % du PIB sur l’ensemble de l’UE, avec une légère baisse d’un point par rapport à 2018.
Fin 2019, 5 pays dépassaient les 100 % (Eurostat)
- Grèce 178,2 %
- Italie 137,3 %
- Portugal 120,5 %
- Belgique 102,3 %
- France 100,5 %
Les niveaux les plus faibles sont :
- Estonie 9,2 %
- Bulgarie 20,6 %
- Luxembourg 20,2 %
Avec son plan de relance suite à la crise du coronavirus et le récession qui arrive la France va revoir son budget prévisionnel pour 2020.
Bruno Lemaire table sur une croissance de -6 % pour 2020, du jamais vu depuis 1945 ; La France va donc passer en décroissance pour la seconde fois depuis les années 2000.
Chiffre qui peut être revu à la hausse si le confinement devait durer et/ou si les choses devaient s’empirer (krach obligataire, krach boursier, faillite d’une banque ou d’un état…)
La dette de la France va passer de 100 % (env. 2400 M en 2019) à 112 %, avec un déficit de 7,6 % à 170 milliards d’euros (Le Parisien).
Ces chiffres n’intègrent pas les 4115 Milliards d’euros d’engagements nommés « dettes hors bilan » ou « dettes implicites ».
Il semblerait que cette dette ne devrait pas trouver de fléchissement majeur dans les années à venir.
Trop de charges structurelles, une balance commerciale déficitaire, un tissu économique affaiblit, un euro trop fort…
La projection (avant crise 2020) nous démontre une dette qui se dirige vers les 250 % d’ici 2050.
Si nous sommes en guerre pour reprendre la rhétorique présidentielle, nous aurons une dette de guerre.
Que nous a appris l’histoire à cet effet ?
Après la seconde guerre mondiale, la dette de la France ou de l’Allemagne dépassait les 200 %.
En 1950 elle n’était plus que de 30 % env.
Comment ces dettes se sont t’elles résorbées ? (Le Monde)
Un mélange savant entre :
- Annulation totale ou partielle de la dette
- Croissance
- Inflation
- Prélèvements exceptionnels sur le patrimoine privé.
Pour l’UE ou la France, la croissance est compliquée, l’inflation avec des taux bas semble impossible, il nous reste plus que 2 solutions à l’étude, et ce ne sont pas les plus réjouissantes…
Déjà nous commençons à attendre l’idée de l’effacement de la dette en politique et dans les médias.
C’est d’ailleurs une proposition faites par Jean Luc Mélanchon en Avril 2020.
La dette n’a jamais été aussi élevé en temps de paix, la ponction de l’epargne est d’ores et déjà une solution étudiée, on parle de 10 % de l’épargne des citoyens voire 10 % du patrimoine global, immobilier inclus (Les Echos).
Le FMI parlait déjà en 2013 de mettre en place une taxe de 10 % sur l’épargne des européens (Le Parisien) pour enrayer une augmentation de la dette publique.
Pour rappel Chypre à déjà expérimenté cette ponction en 2012/2013 après sa crise bancaire.