Engels a théorisé la définition même de l’idéologie de Gauche en politique, et a en 1880 expliqué sa vision.
Il a donné une double définition :
1/ Une première, dominante, qui repose sur une démarche idéaliste / utopiste (A)
2/ Une seconde, nettement minoritaire, qui repose sur une démarche matérialiste, « la gauche scientifique » (B).
Pour chacune, il ajoute, deux orientations politiques.
1/ Une tendance réformiste qui s’accommode ou pactise durablement avec le capitalisme;
2/ Une tendance révolutionnaire, minoritaire, qui en appelle d’une manière ou d’une autre au renversement du capitalisme.
La gauche majoritaire d’aujourd’hui est toujours indéniablement idéaliste et pactise volontiers avec le capitalisme, elle s’inscrit donc dans l’idéologie du social-libéralisme.
Les origines
L’origine de l’utilisation des termes gauche / droite en politique remonte à la fin de la révolution française, même si ces mots génériques ont mis quelques temps à se concrétiser dans le paysage politique.
À partir des conflits de 1792, les Montagnards choisissent, les bancs les plus élevés à la droite du président.
De leur côté, les Girondins, également qualifiés de « Rolandins », de « Brissotins » ou de faction des « Hommes d’État », se placent sur les bancs à gauche du président.
Les valeurs
Traditionnellement, les notions suivantes sont considérées comme étant caractéristiques de la gauche : Egalité, Fraternité, Solidarité, Progressisme, liberté individuelle et insoumission.
Les valeurs universalistes, l’humanisme, le multiculturalisme, la réduction des inégalités et la justice sociale sont aussi des valeurs revendiquées par cette dernière.
Nous retrouvons les grandes idéologies de gauche dans le socialisme, le communisme, le marxisme (et ses variantes trotskisme, leninisme, stalinisme, mahoisme), l’internationalisme, l’écologisme, l’anticapitalisme, l’antifascisme, le radicalisme, l’anarchisme, le collectivisme et le social-libéralisme.
La gauche en 2022
Il est décevant d’observer ce monde politique séculaire, s’écrouler sous nos yeux ébahis, quelle tristesse de contempler la campagne présidentielle, en l’absence d’un candidat « sérieux » qui pourrait relancer les idées précitées quelques lignes plus haut.
Le PS est au abonné absent et n’a plus aucune influence dans la politique française.
Mélenchon (LFI) est le seul actuellement qui est crédité d’environ de 10 % des intentions de vote.
* Fabien Roussel (PCF)
* Anne Hidalgo (PS)
* Arnaud Montebourg (Remontada)
* Philippe Poutou (NPA)
* Nathalie Arthaud (LO)
* Anasse Kazib (révolution permanente)
* Jean-Luc Mélenchon (LFI)
* Yannick Jadot (EELV)
*Christiane Taubira (PS)
Ce nombre important de candidats rend naturellement les perspectives pour les présidentielles très mauvaises.
Nous pouvons constater qu’il existe trop de candidats pour une base électorale trop faible.
Les sondages :
Nous pouvons largement observer le naufrage intégral, est-ce un problème d’offres ou d’idées ?
Que s’est il passé ?
Il y a dix ans, Terra Nova publiait un rapport conseillant au Parti socialiste de se détourner des ouvriers pour s’adresser à d’autres catégories sociales (les jeunes, les femmes et les immigrés).
La gauche socialiste a tourné le dos aux gilets jaunes, les exclus de la mondialisation, les travailleurs pauvres de notre territoire, n’est-ce pas leur combat originel ?
Est ce que la gauche ne se serait pas trop éloigné de ses valeurs fondamentales en boudant sont électorat de cœur ?
Ou est la défense des libertés individuelles, dans l’adoption de toutes les lois liberticides de ces dix dernières années par la quasi totalité du camps du bien ? (Fichier Edvige, Hadopi, loi sécurité globale, loi bioéthique, passe vaccinal …)
Le cas de François Hollande :
On attribue souvent à Hollande d’avoir tué la Gauche.
Suite à son départ de l’Elysée, il a effectivement laissé son parti sans vie, le PS n’est pas seulement agonisant, usé, vieilli ou fatigué, il est actuellement en mort cérébral.
Il a définitivement trahi sa base électorale.
Mon ennemi à moi, c’est la finance !!
François Hollande
Connivence certaine avec les puissants, discours militariste, contestation des droits sociaux, valorisation de l’identité culturelle, mépris de l’écologie, et économie libérale à cause de l’asservissement pro-européen, autant incompréhensions qui ont définitivement perdu les électeurs.
La déchéance de la nationalité et la loi El Khomri (loi travail) ont provoqué la colère de l’électorat de gauche.
En revenant sur l’intangibilité des « 35 heures », la gauche a fait le dernier pas qui la séparait encore de la droite
le PS n’a plus de base sociologique claire et donne le sentiment de ne plus vraiment savoir pour qui ou pour quoi il se bat !!
Le loup de Rotschild, E. Macron (mis en place par François Hollande), tel un cheval de Troie a fini de siphonner les élus et les électeurs historiques qui ont quitté le navire.
Le Mitterandisme
Mitterand est souvent considéré comme une grande figure de cette tendance politique.
Anne Hidalgo, le 08 janvier 2022, s’est symboliquement rendue sur la tombe du défunt, 26 ans après le jour de son décès.
Selon sa déclaration faites à Jarnac, il était le symbole de « l’union des gauches ».
« Tonton » était-il un véritable exemple ?
L’histoire nous prouve que non, voici quelques exemples :
– les financements frauduleux de son parti (affaires URBA, GRACO …),
– l’explosion de la dette de 250% pendant sa mandature,
– L’adoption de « l’économie de marché » en 1983
– Sa participation au membre de la cagoule en 1935 (association fasciste et antisémite)
– Son passé pro-Vichyste avant de rejoindre la résistance une fois que le vent a tourné.
– la protection de son ami Bousquet (ex gestapo)
– Les morts douteuses de Pierre Beregovoy, François de Grossouvre ou encore Roger Patrice Pelat.
– Les financements et la protection de « Tati Danielle)
– L’affaire des écoutes (150 français sous écoute)
– L’affaire Greenpeace (l’explosion du Rainbow Warrior sous couvert des services secrets)
– L’affaire de la société « Vibrachoc » rachetée 5 fois sa valeur par l’État français.
– L’affaire Tapis …
Il est bien clair que « Tonton » ne représentait pas vraiment les valeurs fondamentales de son camp politique.
Est-il vraiment utile que ses successeurs l’élèvent au rang de « figure » incontournable, symbole d’humanisme et fervent défenseur de la justice sociale ?
C’est le grand écart entre le récit et la réalité.
Le cas de l’union européenne et la gauche
Désormais, plus rien ne différencie la politique libérale-sociale de la droite et la politique sociale-libérale de la gauche.
Ceci s’explique en partie par une politique dictée « d’en haut » par l’union européenne.
Connaissant l’idéologie dominante de l’UE qui repose sur trois piliers, à savoir le marché, le marché et le marché, comment peut on mener à bien une politique de gauche dans cet environnement ultra libéral ?
Comment protéger les salariés quand en même temps la politique européenne dérégule le marché du travail, favorise les travailleurs détachés et les délocalisations ?
Comment réduire les inégalités quand les grandes entreprises font la loi ?
Comment peut on encore défendre l’écologie en favorisant les traités de libre échange ?
Il est possible que les électeurs ne se retrouvent plus dans cette schizophrénie politique, meublée de discours contradictoires.
De nouveaux combats :
Autre piste, si nous observons un peu le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous pouvons sans difficulté nous rendre compte d’une mutation sociétale, avec une émergence de nouvelles « pensées » venues très souvent d’outre-Atlantique.
La gauche a t’elle embrassé de nouveaux combats sociétaux « progressistes », s’attachant à une nouvelle base électorale dans le seul but d’exister sur la scène politique ?
En voici une liste non-exhaustive :
Le wokisme, l’essentialisme, l’indigénisme, le racialisme, l’antispécisme, l’intersectionnalité des luttes, l’extrémisme écologique, la tyrannie des minorités, la victimisation permanente, l’écriture inclusive, la déconstruction sociale, l’islamo-gauchisme, la notion de « blanchité » de la gastronomie française, la notion du patriarcat, les dérives LGBT avec les notions de non binaires ou non genrés …
Ou encore :
La Cancel Culture (appel au boycott et campagne de harcèlement sur une société ou un individu), La haine du flic (ACAB), l’antifascisme, la dictature de la bien pensance, la novlange (modifier les sens des mots pour contrôler le débat public), l’association du drapeau français au racisme, le point Godwin (tout ramener au fascisme ou au nazisme), les sophismes Ad Hitlerum (insulter les gens de « facho »), la suppression du sapin de Noël, le dogmatisme permanent (idéalisme et utopisme), les notions de racisme systémique (le privilège blanc), le féminisme extrêmiste, l’anathème systématique si idées opposées, la censure permanente (certaine personnalité ne doivent pas parler) et le déni de démocratie (composante intégrante du sujet précédent)…
Les acteurs « décridibilisants » :
Certains acteurs ont largement contribué à rendre leurs discours inaudibles :
La cause ? Un fanatisme quasi-religieux, une certaine condescendance et une propagande idéologique.
La violence des Blacks Blocks, les insurrections des Black Live Matter, la cancel culture des Sleeping Giants, la nullité des « humouristes » de France Inter, la propagande idéologique des médias de Gauche (Telerama, Brut, Kondini …), les antifas à la recherche du « facho » perdu, le racisme des associations dites « antiracistes » (Assa Traoré …), ou encore les anti-colonialistes qui veulent déboulonner toutes des statuts historiques, etc …
Tous les gens de gauche n’adhèrent pas à toutes ces notions, mais toutes ces notions sont largement défendues par la Gauche.
Sans oublier
Le pétainisme non-assumé de Mitterand, BHL et sa duplicité, Alice Coffin et sa haine des hommes, le rappeur Nick Conrad qui veut tuer des bébés blancs, Christiane Taubira qui nous explique que les Traoré sont une chance pour la France, Raquel Garrido qui veut se réconcilier avec les terroristes, la Licra qui voit de l’antisémitisme partout, Yassine Belattar est son islamo-gauchisme douteux, Anne Hidalgo est son saccage de Paris, Grégory Doucet le maire de Lyon et l’écriture inclusive, la gastronomie française serait raciste selon Sciences-Po Paris, il faut des « whites » et des « blancos » de Emmanuel Vals, la haine anti-flic entretenue chez LFI, le féminisme outrancié de Noémie Delattre, la loi bioéthique (marchandisation du corps des femmes ou GPA, embryon transgénique, chimère, IMG à 9 mois, utérus artificiel …) largement soutenue par la gauche dites « modérée »…
En conclusion
L’électorat populaire abandonné par son parti de cœur a été récupéré par le RN.
Suite à la présidence de François Hollande, le plus grand parti de gauche est tombé, ses électeurs « bourgeois » ont rejoint le camp de la république en marche (LAREM).
Cette dernière s’est véritablement éloignée de ses combats initiaux et de ses valeurs fondamentales.
Le seul candidat qui peut encore faire front est Jean-luc Mélenchon mais il entretient un climat de « haine du flic » et son camps est vérolé par des acteurs indigénistes, racialistes et wokistes.
Le bons sens a été remplacé par l’idéologie et ses dérives qui l’accompagnent.
De nouveaux dogmes ont fait leurs apparitions, montrant encore un peu plus la déliquescence d’un mouvement qui cherche définitivement à creuser sa tombe.
(A)La Révolution française avait donné naissance à une pléthore de mouvements socialistes. Mais il s’agissait généralement d’utopies, le socialisme n’étant qu’une « grande idée » abstraite pour laquelle des « grands hommes » devaient lutter.
(B) Le matérialisme que sous-tend sa théorie suppose que les individus et les collectivités agissent par intérêt même s’ils n’en ont pas souvent conscience. Pour dire autrement les choses, ce n’est pas la catégorie du beau, du bien ou du bon qui dictera le renversement du capitalisme, mais celle de l’intérêt, cette fois, pour la première fois de l’histoire d’ailleurs, au profit de la vaste majorité de la population. Dans ce cadre, pour lui, le capitalisme n’est qu’une phase transitoire vers le socialisme et le communisme. L’enjeu fondamental, surtout pour la gauche dite scientifique, est alors de savoir quand la majorité de la population aura intérêt à renverser le capitalisme et si elle a bien conscience de ce moment.