La finance verte !!

Depuis plusieurs années la vague verte inonde notre quotidien, notre alimentation, nos politiques, nos mentalités et maintenant notre finance.

Est-il possible d’investir ou de placer son argent aujourd’hui en alliant principes moraux et performance ?

Comment déceler les placements qui investissent dans le développement durable ?

Pouvons-nous faire confiance à cet élan du capitalisme à se diriger vers le « Green » ?

Pour tenter de voir plus clair voici notre étude sur la finance verte, qui répertorie tous les labels et critères exigés qui vous permettront d’investir responsable.

Vous pouvez retrouver tous ces labels dans les placements financiers proposés par votre banque ou votre assureur, du type assurance vie, PEA et comptes titres.

C’est la partie qui représente le plus d’encours et à ce jour le plus en avance sur ces sujets.

Critère ESG

ESG (environemental, Social et gouvernance)

Il est le plus suivi par les entreprises et est l’indice référence pour de nombreuses sociétés de notation (Quantalys, Morningstar…).

Environnemental – l’entreprise doit être responsable dans la gestion de ses déchets, dans la réduction des gaz à effet de serre. Elle doit aussi être dans la prévention, le respect de l’environnement et du climat.

Social – l’entreprise doit prévenir les accidents du travail, former ses employés, ouvrir l’emploi au handicap, respecter le droit du travail, et établir un dialogue social.

Gouvernance – l’entreprise doit avoir une indépendance de son conseil d’administration et doit mettre en place un comité de vérification de ses comptes. Les choix politiques de l’entreprise doivent être orientés vers le durable, vers la parité homme/femme.

Mais aussi lutter contre la corruption et respecter une certaine transparence dans la rémunération de ses dirigeants.

Pour Quantalys, est considéré comme ISR un fonds utilisant une grille d’analyse extra-financière dans son processus d’investissement, soit en ayant recours aux services d’une société spécialisée, soit en utilisant une équipe interne dédiée à cette activité (se pose donc la question du conflit d’intérêt).

Le recours à une grille d’analyse extra-financière doit être mentionné dans le prospectus du fonds, ou doit être justifié par la société de gestion sur demande de Quantalys.

Une société qui a mis en place une structure « extra financière » et qui respecte un de ces critères ESG, est donc considérée comme appartenant à la catégorie ISR (Investissement Socialement Responsable), icône de cette nouvelle vague verte, ceci même sans avoir le Label ISR.

Label ISR

ISR veut dire Investissement Socialement Responsable.

Il s’agit précisément d’une approche de l’investissement cherchant à cumuler la responsabilité sociale avec la recherche de la rentabilité financière.

Le label ISR français a été crée en 2016 pour aider les épargnants à retrouver plus aisément les fonds responsables.

Les quatre approches pour être classé ISR (un seul critère suffit pour être éligible).

  1. Critère ESG (vu ci-dessus) : cette approche consiste à sélectionner les meilleures entreprises en matière d’ESG catégorie par catégorie. Vous pouvez donc retrouver des entreprises du secteur du charbon, du nucléaire mais qui ont le meilleur ratio ESG… C’est la technique « best in class ».
  2. Exclusion : l’idée est d’exclure certains secteurs d’activités (nucléaire, énergie fossile, extraction minière, armement, jeux d’argent, pornographie…)
  3. Thématique : cette approche permet de sélectionner exclusivement des entreprises dans le secteur de l’environnement, du climat, de l’eau, de la santé et du traitement des déchets.
  4. Engagement : cette technique sélectionne les entreprises qui ont un engagement politique vers des prises de décision socialement responsable.

Nous pouvons observer que la référence en terme d’ISR en France est l’approche « Best in class » et « Best in universe » toutes deux ayant une approche ESG.

« Best in universe » est une technique de sélection des entreprises qui ont la meilleure note ESG dans tous les secteurs confondus, en assumant le biais sectoriel.

In Fine il est probable que les meilleures notes ESG soient attribués aux entreprises qui sont réellement socialement responsables…

Pour plus d’informations sur le segment ISR, lisez cette article « l’investissement ISR, le bio de la finance?« 

Notation Climétrics

Notation créée par CDP Global Entreprise, qui se déclare comme indépendante.

Cette notation s’apprécie en 5 feuilles vertes, plus la notation est élevée, meilleure est la performance du fonds en terme de respect du climat.

  • Faible émetteur de CO2
  • Mieux préparé au changement climatique
  • Utilisation de technologie verte et durable

Le calcul pour déterminer ce barème Climétrics s’effectue ainsi:

  • 85% dans l’examen des entreprises du fonds
  • 5% sur la politique investissement
  • 15% sur les choix de la gouvernance en terme d’aide au climat

En ce qui concerne le financement de cette entreprise qui décerne ce fameux label tant recherché par les sociétés de gestion, nous pouvons nous poser la question de conflits d’intérêts entre contributeurs et l’obtention d’une notation élevée dont voici la répartition :

Même si ces entreprises doivent sûrement faire des efforts sur les critères ESG, ce n’est pas ces entreprises que nous attendons d’avoir en portefeuille quand nnous voulons investir dans le durable et l’écologique.

Car, après étude de fonds avec la note maximale, j’ai pu constater la présence d’entreprises qui, au premier regard ne rentrent pas dans la catégorie des valeurs « vertes », je parle des GAFA par exemple.

Pour preuve, voici un fonds de chez Amundi, notation climétrics 5 feuilles qui en date de juin 2020, est composée des lignes suivantes :

APPLE INC 12,20%
MICROSOFT CORP 11,70%
AMAZON.COM INC 10,40%
FACEBOOK INC A 4,13%
ALPHABET INC CL A 3,74%
ALPHABET INC CL C 3,65%
INTEL CORP 2,45%
NVIDIA CORP 2,25%
ADOBE INC 2,03%
PAYPAL HOLDINGS INC 1,96%
Total 54,49%

A vous de vous faire votre propre avis.

Label Finansol

On entre dans le monde du solidaire, crée en 1997. Ce label distingue les fonds orientés vers le solidaire et l’humanisme.

Il vous assure que votre placement sera dirigé vers :

  • les activités sociales et environnementales
  • l’agriculture biologique
  • l’énergie renouvelable
  • entrepreneuriat dans les pays en développement

Il atteste de l’engagement des intermédiaires financiers à vous transmettre les informations sur les secteurs soutenus.

Très souvent, 25% des intérêts générés sont reversés à des associations collaboratives et caritatives, ce qui vous permet de placer et de faire des dons en même temps.

Ce label est une vraie référence en terme de solidarité mais trop peu de fonds existent dans cette catégorie, environ une cinquantaine pour le marché français.

Label Greefin

Créé en 2019 par le ministère de la transition écologique, ce label a pour objectif de mobiliser l’épargne au bénéfice de la transition écologique et énergétique.

Il remplace le label TEEC proposé en 2015 par la COP21.

Ce label fonctionne sur l’exclusion de certains secteurs qui ne sont pas compatibles avec le développement durable (nucléaire, énergie fossile…).

Greenfin est plus contraignant que le label ISR.

A ce jour, en août 2020, 25 fonds sont référencés Greenfin pour 6 milliards d’encours.

C’est un Label qui a de l’avenir et qui doit être privilégié.

Label Towards sustainability

C’est un label belge créé par Febelfin qui combine trois exigences:

  • la transparence,
  • l’analyse ESG (Environnementale, Social et Gouvernance) sur l’intégralité des portefeuilles,
  • l’exclusion de certains secteurs d’activité notamment sur le charbon mais aussi sur les énergies fossiles non conventionnelles.

Il est donc plus contraignant que le label ISR. Il offre à l’investisseur la garantie d’investir dans des sociétés ayant une stratégie de durabilité bien définie, et qui mène une politique de durabilité transparente au niveau environnement, politique sociale et gouvernance.

En août 2020, c’est 424 fonds qui ont obtenu le label pour environ 175 milliards d’encours sous gestion.

FNG label

C’est l’équivalent de l’ISR français mais en Allemagne.

Vous ne verrez que très rarement ce label car il n’est présent que sur le marché germanophone.

Les critères semblent identiques à celui de l’ISR.

Luxflag

Luxflag est une association sans but lucratif indépendante et internationale située au Luxembourg.

Cette qualification a été créée en Juillet 2006 par sept partenaires fondateurs privés et publics pour soutenir le financement durable : le gouvernement luxembourgeois, ALFI, ABBL, ADA, la Banque européenne d’ investissement, Luxembourg for Finance et la Bourse de Luxembourg .

Vous pouvez retrouver différentes étiquettes Lux flag sur les secteurs suivants:

  • microfinance
  • environnement
  • climat
  • green bonds
  • ESG

Par exemple sur l’environnement, il sera libellé « Luxflag environnement »

Il assure à l’investisseur que son placement est au moins investi à 75% dans le secteur prédéfini.

Umweltzeichen

Eco Label autrichien qui certifie les entreprises à vocation éthique qui investissent dans le durable, l’écologie et l’environnement.

Il été créé en 1990 par le Ministère Fédéral de l’Environnement.

Cet écolabel fournit au public des informations quant à l’impact environnemental des biens de consommation : celle-ci est évaluée depuis la production, en passant par l’utilisation et l’élimination du bien et a pour vocation d’attirer l’attention des consommateurs sur des produits alternatifs respectueux de l’environnement.

Depuis la mise en place de l’écolabel autrichien en 1990, les produits et services respectueux de l’environnement ont conquis le marché.

L’écolabel couvre alors un large éventail de thèmes : des produits classiques à travers le tourisme jusqu’aux établissements scolaires et jardins d’enfant.

austrian ecolabel

L’écolabel autrichien implique des exigences globales :

  • qualité, utilité, durabilité,
  • santé et sécurité des personnes,
  • environnement (critères écologiques).

La base de la certification d’un produit est établie par plus de 80 directives avec des critères obligatoires. Elles sont établies avec l’intégration d’experts en environnement et d’experts techniques et révisées tous les quatre ans. « L’approche du cycle de vie complet » est utilisée : les produits, y compris l’emballage, les informations et le service après-vente sont pris en compte, et ce sur l’ensemble du cycle de vie, c’est-à-dire à partir de l’obtention des matières premières jusqu’à leur élimination.

Nordic swan eco label

Créé en 1989, douze ans après la création du Blue Angel (premier écolabel en provenance d’Allemagne), la Suède et la Norvège décident de créer à leur tour un écolabel. La Finlande rejoint le dispositif un an plus tard, suivie par l’Islande en 1991 et enfin le Danemark en 1997. 25 ans après son lancement, le Nordic Ecolabel, plus connu sous le nom (et logo) Nordic Swan Cygne Blanc, apparaît comme l’un des labels les plus valorisant pour l’entreprise le possédant.

 Au total huit grandes familles de critères sont prises en compte :

  • La consommation d’énergie
  • La consommation d’eau
  • Les aspects climatiques
  • L’origine des matières premières
  • Les effluents dangereux
  • Le conditionnement
  • La gestion des déchets
  • L’utilisation de produits chimiques

Le label, aujourd’hui sous la tutelle du Conseil Nordique de l’Ecoresponsabilité (NMN), est d’ailleurs né d’une volonté politique, à l’initiative du Conseil Nordique des Ministres.

Green bonds

Ce sont des émissions obligataires d’entreprises ou de collectivités visant à financer des projets favorisant la transition énergétique et écologique.

Le tout premier « green bond » (obligation verte) a été émis par la Banque européenne d’investissement (BEI) en juillet 2007 sous le nom de « Climate Awareness Bond ».

En 2018 et 2019 c’était environ 180 milliards d’obligations vertes collectées chaque année dans le monde.

L’ensemble des obligations vertes en circulation atteint même près de 900 milliards si l’on inclut des obligations climat non labellisées.

La France est le deuxième émetteur de « green bonds », derrière la Chine, devant les Etats-Unis.

L’Etat français a émis un « green bond » souverain de 7 milliards d’euros en janvier 2017, le plus grand jamais réalisé à ce jour.

Les Green Bonds ont le même fonctionnement que les obligations « classiques », à quelques nuances près.

Si cet outil est avant tout un moyen de financement pour l’émetteur, un Green Bonds a pour vocation, et se doit, de financer la transition énergétique.

Derrière ce terme générique très large se cachent de nombreuses possibilités : énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion de l’eau, valorisation des déchets ou encore réduction de l’empreinte carbone des moyens de transport.

L’usage des fonds est donc un engagement pris par l’émetteur, qui doit aussi produire chaque année un reporting sur la vie du projet.

Cet engagement fait souvent l’objet d’une notation extra-financière, qui s’additionne donc au scoring réalisé par les agences de notation classiques.

Conclusion :

Il est donc possible de placer son argent en respectant ces codes moraux.

Malgré tout il est encore difficile de se retrouver dans cette jungle « verte » ou tout le monde court après sa certification pour s’octroyer une image vertueuse.

Nous pouvons observer que tous les labels ne se valent pas et qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir pour une finance réellement verte.

La qualification ISR et les critères ESG en témoignent, certaines plateformes intègrent une base plus large des fonds ISR que certains organes de contrôle (Novethic).

Vous pouvez ainsi retrouver des fonds estampillés ISR alors que ces mêmes fonds n’ont pas le Label officiel ISR.

Même avec la labellisation ISR suivant a méthode de sélection, elle ne procure pas à l’investisseur la garantie d’un choix d’entreprises dirigées vers le socialement responsable.

C’est la fameuse méthodologie « best in class » qui inonde le marché avec ses 84% sur le segment de l’ISR.

Il semblerait que les labels Greenfin, Luxflag, Nordic Swan et Umweltzeichen soient plus dirigés vers « la finance verte » que les autres.

Le « towards Sustainability » est à priori un bon outsider qui semble être plus contraignant que son grand frère ISR.

Ayez une approche thématique sur vos fonds ISR et si vous pouvez avoir plusieurs labels sur un même fonds vous vous assurerez un investissement totalement « responsable ».

Le label Finansol semble être une réelle garantie d’investir dans le solidaire.

L’équipe « Esprit & patrimoine » a développé une gamme de fonds totalement solidaire, socialement responsable et écologique.

N’hésitez pas à nous contacter pour que vos finances changent de couleur.

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